Ainsi je chemine dans les traces des mondes...

L’incarnation de toute formes de vie est la pierre angulaire de mon travail artistique, afin de témoigner, révéler et célébrer le vivant dans sa présence au monde.
Sculpteure dans le passé, j’ai façonné la terre en la travaillant comme le laboureur, dans la masse et la boue, au plus proche de sa nature originelle: ce fut un art de « pleine terre ».
Avec le regard de la voyageuse porté sur sur l’horizon, ou sur le petit, je regarde la vie partout où elle vibre. Le travail du temps sur la matière vivante, organique ou « inerte » laisse des aspérités, des saillies et des traces de toutes sortes qui deviennent langage.
Alors, elles forment empreintes singulières, mémoires et intelligences et révèlent des parcelles du monde, un récit du vivant...
C’est une véritable immersion dans l’univers sensible de la nature de ses mouvements et sa transformation.
loin de toute sophistication ou d’artifices, parfois austères ou dépouillés, âpres ou sauvages mes « corps paysages » ou « corps matières » sont saisis dans leur nature première, voire primitive, révèlant aussi des paysages intérieurs plus intimes.
L’écriture d’un paysage, dans sa dynamique, sa texture, son ossature, le froissement de ses plis ou la rupture des lignes, la poésie des pierres, la beauté sauvage de l’animal, la puissance du végétal à travers les arbres ; voilà mon propos.

Armelle Normand

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